Les graffitis Templiers de Chinon
par Bernard Foulque de Bezaure

Dans le château de Chinon, la Tour du Coudray est l’un des rares donjons « Philippe Auguste » en France, qui ne soit pas encore détruit. Cette tour cylindrique de 25m de haut comprend trois étages reliés par des escaliers de pierre construits dans l’épaisseur de la muraille qui mesure à la base 3,25m d’épaisseur.
En franchissant la porte de la Tour du Coudray, sur votre gauche, vous pouvez voir les nombreux graffiti qui auraient été laissés par les dignitaires de l’Ordre des Templiers (Jacques de Molay, Hugues de Pairaud, Raimbaud de Caron, Geoffroy de Charnay) qui y furent détenus en 1308 au cours de leur transfert de Paris à Poitiers, où ils devaient comparaître devant les autorités ecclésiastiques chargés de les juger. Au rez-de-chaussée, se trouve une salle circulaire voûtée sur six nervures ; la hotte de la cheminée a disparu.
Relisons Nostradamus (Centurie VI-73) LXXIII.
En cité grande vn moyne & artisan,
Pres de la porte logez & aux murailles, Contre Moderne secret, caue disant Trahis pour faire sous couleur d’espousailles.
Près de la porte de la Tour du Coudray au château de Chinon, l’un des plus beaux graffiti évoque un moine encapuchonné dont le visage vu de profil a le regard fixé sur un cœur flamboyant (en relief).
Pour ma part, je trouve ce portrait fort ressemblant avec celui que j’ai pu voir du moine bénédictin Dom Bernard de Montfaucon (1655-1741).
Né au château de Soulatgé dans l’Aude, il fut l’un des savants érudits les plus distingués qu’ait produit la Congrégation de Saint-Maur. Vers 15 ans, il dévorait durant 7 à 8 heures par jour les livres dont il disposait, en particulier ceux de la bibliothèque de Nicolas Pavillon, évêque d’Alet. Il fonda l’archéologie en tant que science en appuyant l’histoire non seulement sur les textes, mais aussi sur les monuments et vestiges du passé. Ce serait son portrait, une évocation de ses découvertes archéologiques, en aucun cas le prisonnier de la tour du Coudray.
Le Templier s’incline devant le calice; il tient un écu sur lequel est représenté l’ennéade ou le chrisme. Sur la droite figurent les instruments de la Passion.
IN HOC SIGNO VINCES – le CHRISME XP (khi ro)
Le moine a la bouche ouverte, comme effrayé par la vision de la tête de mort auréolée inscrite dans une sorte de S (ou spirale). Cette allégorie signifie-t-elle simplement que le moine s’apprête à affronter la mort ? Ou alors s’agit-il d’une découverte que le moine aurait faite lors de fouilles archéologiques ? N’oublions pas que Dom Bernard de Montfaucon (1655-1741) est né à Soulatgé dans l’Aude … non loin de Serres (le S de Serres ?) et de Rennes-le-Château. La lance (de Longinus ?) permettrait-elle d’identifier le mort de Serres ?
1672-1674 : Dom Bernard de Montfaucon passe 2 ans au Régiment du Languedoc où se trouve son parent le Marquis d’Hautpoul comme Capitaine. C’est sur les terres du Marquis d’Hautpoul que se trouve la clé de l’énigme.
Le blason des Hautpoul, derniers seigneurs de Rennes-le-Château
Le cœur flamboyant (en relief) nous renverrait-il au mont Cardou (cardia=cœur) près de Serres ? Cœur vient du mot grec cardia, « cœur », de la racine indo-européenne kerd.
Le pont romain de Serres, la méridienne de Paris et le Cardou
Une étude très approfondie sur les graffiti est parue dans la revue Atlantis sous le titre « Chinon et l’énigme templière ».
Une autre piste nous mène dans la région de l’Abbaye de Saint-Wandrille de Fontenelle qui appartenait à la Congrégation de Saint-Maur, et plus particulièrement dans le bois St Jacques.
LES MANUSCRITS DE LA MER MORTE
D’après Philon, les Esséniens étaient voués à la pauvreté. Or, selon un Rouleau de Cuivre ramassé dans la grotte 3, les gens de Qumran auraient été à la tête d’une fortune colossale !
Le trésor du temple de Salomon aurait été caché par le prophète Jérémie en -587 de notre ère lors de l’invasion des troupes babyloniennes dirigée par Nabuchodonosor.
Ce texte du Rouleau de Cuivre constitue la carte d’un « trésor caché » et bien caché, puisqu’il dresse la liste de 64 caches !
Mais revenons à l’arrivée de l’ordre en Terre Sainte …
Les 9 chevaliers fondateurs de l’Ordre du Temple sont :
Hugues de Payns, originaire de Payns en Champagne ; Godefroy de Saint-Omer, originaire de Saint-Omer dans le comté de Flandre ; André de Montbard, originaire de la Bourgogne, oncle de Bernard de Clairvaux ; Payen de Montdidier, originaire de la Somme en Picardie ; Geoffroy Bisol, originaire de Frameries dans le comté de Hainaut ; Rolland, originaire du marquisat de Provence ; Archambault de Saint-Amand ; Gondemare.
Leur mission première est de protéger les pèlerins et de sécuriser principalement le chemin du défilé d’Athlit l’accès le plus dangereux qui porte à la ville sainte de Jérusalem.
En 1118, ces neuf chevaliers, les Pauvres Chevaliers du Christ, prennent leur quartier dans une partie du palais du roi Baudoin II, situé au-dessus de l’emplacement des anciennes écuries du 1er temple de Salomon d’où ils tirèrent leur nom de Templiers. Le Temple de Salomon avait été détruit par Nabuchodonosor le 9 septembre de -587 de notre ère.
Eux qui se voulaient protecteurs des pèlerins ne participent à aucune bataille.
En s’appuyant sur des documents établis par le prophète Jérémie, les 9 chevaliers fondateurs de l’Ordre du Temple s’organisent et commencent une série de fouilles dans les écuries souterraines du Temple qui dureront 8 ans de 1120 à 1128.
Dans le Rouleau de Cuivre des Manuscrits de la Mer Morte, il est d’ailleurs mentionné qu’une copie du document a été faite et cachée dans une crypte du Temple de Salomon.
L’historien Procope dans son Histoire sur le trésor du Temple de Salomon, consacrera trois pages – pages 15, 16 et 17- au fait que le trésor a bien été « éparpillé » dans la région du Razès sur les conseils de St Ambroise.
