Le 12 octobre

12 octobre 1492 – Christophe Colomb atteint le Nouveau Monde
2 octobre 207 av. J.-C. : Fin de la dynastie Qin
Le 12 octobre 207 avant JC, Ershi Huangdi, fils et successeur du Premier Empereur chinois, abandonné par ses conseillers et isolé dans son palais de Xianyang, croit voir des rebelles l’assaillir. Il se suicide ou se fait tuer, on ne sait. Ainsi finit prématurément la dynastie Qin. L’eunuque Zhao Gao, premier ministre du Deuxième Empereur, octroie une simple couronne royale à un sien neveu, le prince Zi Ying. Ce nouveau règne ne durera que 43 jours ! Contre toute attente, un fils de paysan du nom de Liu Bang va relever l’oeuvre du Premier Empereur et la pérenniser.
12 octobre 1492 : Christophe Colomb atteint le Nouveau Monde le vendredi 12 octobre 1492, à l’aube, les habitants d’une île des Bahamas découvrent depuis le rivage qu’ils ne sont pas seuls au monde.
D’étranges créatures, venues avec le soleil levant et montées sur des embarcations non moins étranges, s’approchent du rivage… Les autochtones se doutent-ils que cette arrivée signe la mort prochaine de leur communauté et l’avènement d’un Nouveau Monde ?
Après deux longs mois de mer, Christophe Colomb pose le pied sur la plage. Le navigateur génois croit de bonne foi avoir atteint l’Asie des épices et pour cette raison appelle « Indiens » (habitants de l’Inde) les premiers indigènes de rencontre.
La Fête de l’Hispanité
Tous les ans, le 12 octobre, les habitants de l’Espagne et les communautés de langue espagnole, en Amérique du Nord et du Sud, commémorent cet événement. C’est le jour de l’Hispanidad (ou « Hispanité »), aussi appelé Día de la raza (« Jour de la race »). Aux États-Unis, la découverte du Nouveau Monde est commémorée chaque année par un jour chômé, le Columbus Day (« Jour de Colomb »), le deuxième lundi d’octobre.
Le voyage de l’imprévu
Six mois plus tôt, Christophe Colomb (en espagnol, Cristobal Colon) a convaincu les souverains espagnols de le soutenir dans son projet fou d’atteindre l’Asie des épices en navigant vers l’Ouest, à travers l’Océan Atlantique. Fort de leur soutien et grâce à l’aide matérielle de deux armateurs, les frères Martin Alonzo Pinzon et Vicente Yanez Pinzon, il a pu armer une caraque de 233 tonneaux, la Santa Maria, et deux caravelles, la Niña et la Pinta.
Les caravelles désignent de petits voiliers mis au point par les Portugais dès le XIIe siècle et bien appropriés à la navigation hauturière (de haute mer). Elles mesurent environ 25 mètres de long sur 8 de large, avec 3 mètres de tirant d’eau (enfoncement du navire sous la ligne de flottaison).
À l’aube du vendredi 3 août 1492, les navires quittent la barre de Saltès. Ce lieu que surplombe le monastère de la Rabida est situé en Andalousie, à l’embouchure du rio Tinto et à proximité des villes de Huelva et Palos de la Frontera.
Les 95 marins écoutent la messe avant de prendre la mer. Une bonne partie d’entre eux sont des repris de justice auxquels a été offerte une chance d’acheter leur liberté.
Une trentaine sont des juifs convertis. On compte aussi des officiers de la Couronne. Le pilote a nom Juan de la Cosa. Curieusement, l’expédition n’emmène aucun ecclésiastique.
Après une escale dans l’archipel des Canaries, possession espagnole, la flotille fonce vers le sud-ouest en suivant les alizés. Plus habitués au cabotage le long des côtes qu’à la navigation hauturière, les équipages s’inquiètent bientôt de l’absence de terre. Colomb minore les distances parcourues et tente de les rassurer en leur faisant croire qu’ils sont encore très proches du port de départ. Des algues apparaissent enfin et l’on peut croire qu’elles indiquent la proximité de la terre. Illusion. Il s’agit de la mer des Sargasses, à l’est des Antilles, seule mer sans côtes de la planète. Colomb refuse heureusement de chercher quelque île en ces lieux et préfère poursuivre droit vers l’ouest. Heureuse intuition.
Le 10 octobre, les équipages sont à bout et sur le point de se mutiner. L’« Amiral » Colomb promet une récompense de dix mille maravédis au premier qui verra la terre. Dans la nuit du 11 au 12 octobre enfin, après 36 jours de navigation (au lieu des 15 escomptés), Rodrigue (Rodrigo) de Triana, qui fait office de vigie sur la Pinta, crie pour de bon : « Tierra » !
Terre! Terre!
Les heures qui précèdent la fameuse découverte seront plus tard racontées par Ferdinand Colomb, dans une biographie de son père rédigée d’après les témoignages et documents de l’époque :
« Dans l’après-midi du jeudi 11 octobre, tous eurent des signes certains du voisinage de la terre. Les marins de la Santa Maria aperçurent un jonc vert, et certain gros poisson d’une espèce connue pour ne jamais s’éloigner beaucoup des rivages. Ceux de la Pinta virent un roseau et un bâton (…). La nuit étant venue, après que les marins, selon leur coutume de chaque soir, eurent chanté le Salve Regina, l’Amiral leur recommanda de veiller cette nuit plus attentivement. (…) Il ajouta qu’ayant, lui, la certitude que cette nuit serait décisive, chacun d’eux devait en particulier faire bonne et attentive garde, car, outre la rente annuelle et viagère de trente écus que les rois avaient promise, celui qui le premier aurait vu la terre recevrait encore un pourpoint de velours. (…)
Vers les deux heures après minuit, la Pinta, qui, comme à l’ordinaire, avait de l’avance sur les deux autres navires, fit un signal indiquant que la terre était en vue.
Elle avait été aperçue en premier lieu, alors qu’on n’en était plus qu’à deux lieues, par un nommé Rodrigue de Triana. La rente promise ne fut pourtant pas attribuée à ce marin. Les rois catholiques crurent devoir la décerner à l’Amiral parce que, au milieu de la nuit, il avait vu cette lumière, qui semblait être le symbole de la clarté spirituelle apportée par lui dans les ténèbres de cette entreprise » Les navires accostent sur une petite île des Bahamas que les Indiens Taïnos du cru appellent Guanahaní. L’île est, comme de juste, baptisée « San Salvador » (Saint-Sauveur) par les Espagnols. L’archipel des Bahamas lui-même tire son nom de la déformation phonétique de Baja mar (« Basse mer » en espagnol).
Les marins, en descendant à terre, sont immédiatement bouleversés par… la nudité des pacifiques Taïnos, des Indiens du groupe des Arawaks. « Les hommes et les femmes sont nus comme au jour où leur mère les enfanta », note Colomb dans son rapport aux souverains espagnols.
Malgré ou à cause de leur nudité, les femmes indigènes attirent les marins de Colomb. Cela leur vaudra de ramener en Europe, sans le savoir, une terrible maladie vénérienne, la syphilis. En contrepartie, les Européens amènent aux habitants de ce Nouveau Monde des maladies comme la variole et la rougeole qui vont les décimer en quelques années, plus sûrement que les arquebuses et les épées.
Les navires ne s’attardent pas et poursuivent vers ce qui sera plus tard connu comme l’île de Cuba. Une homonymie des noms convainc Christophe Colomb qu’il est aux portes de l’empire chinois du Grand Khan.
Dans la nuit du 20 au 21 novembre 1492, Martin Alonzo Pinzon, qui commande la Pinta et ne s’entend pas avec Colomb, fausse compagnie à celui-ci. Il suit son propre chemin.
Découverte d’Haïti
Le 6 décembre 1492, Christophe Colomb et les deux bateaux qui lui restent arrivent en vue d’une nouvelle île que les indigènes appellent Ayiti (Haïti) ou Quisqueya. Les Espagnols la rebaptisent Isla española (dont on fera Hispaniola). L’île séduit les Européens par sa beauté et recèle quelques ressources aurifères dans le sous-sol et les rivières. Elle est peuplée de près d’un million de Taïnos. Ils doivent, au moment où surviennent les Espagnols, faire face de leur côté à des attaques répétées des sauvages Caraïbes, qui enlèvent leurs femmes et leurs biens et dévorent leurs prisonniers. Dans la nuit de Noël, la lourde Santa Maria (233 tonneaux) s’échoue sur la grève, en un lieu proche de l’actuel Cap Haïtien, au nord de l’île. Deux jours plus tard, la Pinta de Martin Alonzo Pinzon pointe à l’horizon mais ne tarde pas à repartir de son côté car le capitaine nourrit le désir de revenir en Espagne au plus vite pour s’approprier le mérite de la découverte !
Faute de pouvoir ramener tout son équipage en Espagne, l’Amiral fait construire un fort, la Navidad, avec les débris de la Santa Maria. Il laisse sur place une partie des équipages, soit 39 hommes.
Le 4 janvier 1493, enfin, il prend le chemin du retour avec la Niña en choisissant par une nouvelle et miraculeuse inspiration de remonter vers le nord, où il rencontrera des vents d’ouest favorables. Il utilise de fait le phénomène météorologique de la vuelta ou volte, déjà bien connu des explorateurs portugais et sans doute aussi de lui-même.
Après une difficile traversée, Colomb aborde aux Açores où il est plutôt mal reçu par le gouverneur portugais. En février 1493, le navigateur arrive enfin en vue des côtes européennes, au niveau du Portugal. Il se rend en visite de courtoisie auprès du roi Jean II et lui demande quelque secours pour achever son voyage.
Le 31 mars, c’est l’entrée triomphale de la Niña à Palos puis à Séville, où les habitants se pressent pour voir et toucher les sept Taïnos que Colomb a ramenés des îles et que l’on qualifie aussitôt d’« Indiens » (car chacun croit que leur terre d’origine fait partie des Indes).
Malchanceux, Martin Alonzo Pinzon suit Colomb à quelques heures d’intervalle. Il meurt quelques jours plus tard terrassé par la syphilis.
À Haïti, les choses tournent très mal pour les hommes restés sur place. Plutôt que de se tenir tranquilles, ils tentent de soumettre la tribu du cacique (chef taïno) Caonabo. Ce dernier réagit en attaquant le fort et massacrant ses habitants. Mauvais début pour la colonisation.
Commentaire : qui a découvert l’Amérique ?
Qui a découvert l’Amérique ? S’agissait-il d’un homme, d’une femme, d’un enfant ? Nous n’en savons rien… mais nous pouvons affirmer aujourd’hui avec certitude qu’il a vécu il y a plus de 30 000 ans, qu’il est né quelque part en Extrême-Orient, qu’il avait les yeux bridés et la peau cuivrée,
enfin qu’il a profité d’une période glaciaire pour traverser à pied sec, avec sa famille, le détroit de Béring qui sépare l’Asie du continent américain.
Ce découvreur inconnu a engendré les premiers Américains, que l’on appelle communément Indiens, Peaux-Rouges ou encore Amérindiens. Bien après cette « découverte », mais avant Christophe Colomb, d’autres hommes venus de l’Ancien Monde ont à leur tour mis le pied en Amérique. Tous ont emprunté la voie maritime. Il en fut ainsi de quelques poignées de Vikings, peut-être aussi de pêcheurs basques, voire de navigateurs polynésiens. De prétendus historiens revendiquent même cet honneur au nom de leurs ancêtres chinois ou africains !
Est-ce à dire que nous devons revoir à la baisse l’aventure de Christophe Colomb ? Bien évidemment non, car le navigateur génois a fait bien plus que ses prédécesseurs. Sans le vouloir, il a sorti l’Amérique d’un isolement de 30 000 ans et réunifié la planète. Après ses quatre voyages, les 80 millions d’Amérindiens (environ 15% de la population mondiale de l’époque) n’ont plus fait qu’un avec le reste de l’humanité… pour le meilleur et pour le pire.
12 octobre 1812 : Décret « de Moscou »
Napoléon 1er réorganise la Comédie-Française par un décret supposé signé à Moscou, le 12 octobre 1812.
En bon communiquant, l’Empereur a voulu ainsi signifier qu’il pouvait garder la tête froide dans une ville en feu à des milliers de kilomètres des Tuileries. Mais l’historien Jean Tulard a montré que le décret a été en fait rédigé à Paris au retour de Russie et sciemment antidaté !
Toujours est-il que la Comédie-Française s’en trouve profondément transformée.
La troupe a été créée en 1680 par une ordonnance du roi Louis XIV prescrivant la fusion des Anciens Compagnons de Molière et des Grands comédiens de l’Hôtel de Bourgogne, deux troupes rivales de l’époque. Par cette ordonnance, la Comédie-Française obtient le monopole du répertoire français, concurrent du théâtre italien alors en vogue.
Napoléon 1er la transforme en une association de comédiens d’une trentaine de sociétaires cooptés, avec mission de sauvegarder l’héritage dramatique français et de l’enrichir avec de nouveaux chefs-d’oeuvre. La célèbre troupe a aujourd’hui plus de 2600 pièces à son répertoire et en joue chaque année une soixantaine.
12 octobre 1822 : Le Brésil se donne un empereur
Le 12 octobre 1822, dom Pedro, fils du roi du Portugal, est proclamé empereur du Brésil à Sao Paulo, un mois après l’indépendance du pays.
12 octobre 1915 : Exécution d’Edith Cavell
Le 12 octobre 1915, l’infirmière anglaise Edith Cavell (50 ans) est fusillée par les Allemands à Schaerbeek, en Belgique, au lendemain de sa condamnation en cour martiale pour haute trahison.
Infirmière à Bruxelles quand la Première Guerre mondiale a éclaté, cette fille de pasteur anglican donna aussitôt des soins aux blessés de tous les camps. Mais elle se mit aussi au service d’un réseau d’évasion initié par des Belges de la région de Mons.
Ce réseau aidait les soldats alliés blessés à s’évader de la Belgique occupée vers les Pays-Bas neutres. Il fusionna ensuite avec un autre réseau créé par plusieurs femmes dans le nord de la France, parmi lesquelles la comtesse de Belleville, la princesse Marie de Croÿ, Louise Thuliez et Louise de Bettignies. Environ deux cents soldats purent s’évader de ce fait.
Le réseau a été démantelé suite à des dénonciations et l’infirmière britannique arrêtée le 5 août 1915. Elle a été exécutée dès l’issue de son procès pour couper court aux protestations internationales. En Grande-Bretagne, son « martyre » souleva une immense émotion et convainquit beaucoup de jeunes gens de se porter volontaires pour le combat. En France, à Lille, une place lui fut dédiée. À Paris, dans le jardin des Tuileries, un monument à sa mémoire a été érigé en 1920… mais fut détruit le 14 juin 1940 à l’entrée des troupes allemandes dans la capitale.
Quelques mois après, le 1er avril 1916, ce fut au tour d’une infirmière belge, Gabrielle Petit (23 ans), d’être fusillée par les Allemands, à Schaerbeek.
De Bruxelles, elle transmettait aux états-majors alliés les positions et les mouvements des troupes ennemies dans le secteur de Lille et de Maubeuge. Arrêtée par les Allemands en janvier 1916, elle est condamnée à mort et fusillée le 1er avril à Schaerbeek. Après la guerre, la reine Élisabeth déposa sur son cercueil la croix de l’ordre de Léopold.
12 octobre 1999 : Six milliards d’hommes sur la Terre
Le 12 octobre 1999, selon une estimation des démographes de l’ONU, la population de la Terre a franchi le seuil symbolique de six milliards d’êtres humains vivants. Le secrétaire général, Kofi Annan, a décerné à un nouveau-né de Sarajevo l’honneur d’avoir franchi le premier ce cap symbolique.
La barre du premier milliard a été franchie vers 1850 et, au début du XXe siècle, la population mondiale s’élevait à 1,6 milliard d’êtres humains dont environ un quart d’Européens (10% aujourd’hui)…
C’est sa fête : Wilfried
Né en Angleterre à l’époque de nos rois fainéants, le saint du jour a fait ses études à Lyon avant de devenir archevêque d’York. Il a diffusé dans son île natale le catholicisme romain et la règle monastique de Saint Benoît de Nursie. Il est mort en 709.
Décès
Robert Edward Lee
19 janvier 1807 à Stratford House (États-Unis) – 12 octobre 1870 à Lexington (États-Unis)
Le général Robert E. Lee est la plus noble figure militaire de la guerre de Sécession, bien qu’appartenant au camp des vaincus en sa qualité de chef des armées confédérées (sudistes). Issu d’une vieille famille de planteurs virginiens, il se voue très tôt au métier des armes et sort second de l’Académie militaire de West Point en 1829.
Il s’illustre dans la guerre contre le Mexique en 1848 puis dirige l’Académie militaire de West Point. Quand survient la sécession du Sud, le président Lincoln lui offre le commandement de l’armée de l’Union mais l’officier est tiraillé entre sa fidélité aux États-Unis et son attachement à sa Virginie natale, sécessionniste.
En dépit de son hostilité à l’esclavage), il rejoint finalement la Virginie et la Confédération sudiste en avril 1861 et prend le commandement de l’armée de Virginie du Nord. Après une longue série de succès, il est battu à Gettysburgh. En février 1865, alors que la Confédération sudiste a perdu toute chance de victoire, il prend le commandement en chef de son armée. Il est définitivement battu à Appomattox le 9 avril 1865 et se rend au général Grant. Il prend une retraite honorable en qualité de président du Washington College de Lexington (Virginie)…
4 octobre 1787 à Nîmes – 12 octobre 1874 à Val-Richer
François Guizot est le principal ministre de Louis-Philippe 1er, le «roi bourgeois» par excellence. Il exprime mieux qu’aucun autre le réformisme tranquille de ce règne et une certaine forme de «conservatisme éclairé» qui se retrouve dans la formule célèbre : «Enrichissez-vous par le travail, par l’épargne et la probité».
Anatole France
16 avril 1844 à Paris – 12 octobre 1924 à Saint-Cyr-sur-Loire
Bibliothécaire au Sénat, Anatole France témoigne dans ses écrits, romans et essais, d’un scepticisme aimablement rationaliste et d’une critique sociale acerbe et non dépourvue de lucidité (Les dieux ont soif, Crainquebille, L’île des pingouins,…). Dreyfusard de la première heure, il se distingue de ses contemporains par son opposition à la colonisation.