Le 19 octobre

Jean sans Terre
19 octobre 202 av. J.-C. : Hannibal est défait par Scipion à Zama
Les armées du général carthaginois Hannibal et du consul romain Scipion, fortes l’une et l’autre d’environ 50 000 hommes, s’affrontent aux environs du 19 octobre de l’an 202 av. J.-C., sous les murs de Zama, capitale du royaume numide de Massinissa, allié des Romains, à environ 150 km de Carthage (et Tunis).
Hannibal tente de percer et désorganiser les lignes romaines avec ses 80 éléphants de combat mais Scipion créé des couloirs dans ses défenses où passent naturellement les pachydermes qui se font attaquer sur les flancs. Certains, apeurés rebroussent chemin et sèment la panique dans leurs propres rangs.
Les deuxième et troisième lignes romaines prennent alors à revers les Carthaginois dont la défaite est écrasante. Sans doute vingt mille morts dans leurs rangs contre 1 500 chez les Romains.
Ainsi se termine la deuxième guerre punique. Hannibal est contraint à l’exil par ses concitoyens. Son vainqueur devient pour la postérité « Scipion l’Africain ». Il reviendra à son fils adoptif Scipion Émilien de faire le siège de Carthage et de détruire la ville un demi-siècle plus tard, au terme de la troisième guerre punique.
19 octobre 439 : Genséric s’empare de Carthage
Sous la conduite de leur roi Godégisile, les Vandales ont franchi le Rhin avec d’autres tribus de Germains à l’hiver 406 et envahi l’empire romain d’Occident. Ils se sont installés au sud de l’Espagne, en Bétique, laquelle en conservera le souvenir dans son nouveau nom, l’Andalousie (en arabe al-Andalous, déformation de Vandalousie, « pays des Vandales »).
Mais voilà qu’en Afrique du nord, le gouverneur romain de la province, le comte Boniface, se révolte contre l’empereur Valentinien III, fils de Galla Placida. Il appelle à l’aide le roi Genséric (ou Geiséric), fils et successeur de Godégisile.
Mauvais calcul. Les Vandales occupent la Numidie. Le comte Boniface, rappelé à ses devoirs par Saint Augustin, tente de leur résister mais Genséric l’assiège dans Hippone et, pour finir, s’empare de Carthage, capitale de la province, le 19 octobre 439. Valentinien III lui reconnaît la possession de Carthage et de l’Afrique.
19 octobre 1781 : Victoire des Insurgents à Yorktown
Assiégée depuis plusieurs semaines, la base anglaise de Yorktown, sur la côte de Virginie, se rend le 19 octobre 1781 aux colons américains et au corps expéditionnaire français du général Rochambeau.
L’assaut final est conduit par le marquis de La Fayette (24 ans).
Suite à cette défaite face aux colons, les Anglais se décident à négocier l’indépendance de leurs Treize colonies d’Amérique du Nord, futurs États-Unis d’Amérique.
Renforts bienvenus
Depuis l’échauffourée de Lexington et leur déclaration unilatérale d’indépendance du 4 juillet 1776, les Insurgents des Treize Colonies anglaises d’Amérique n’avaient remporté qu’une médiocre victoire, à Saratoga, sur l’armée du roi Georges III et les Loyalistes américains fidèles à la couronne.
Les Insurgents sont donc allés chercher des soutiens en Europe. L’Espagne et la Hollande accueillent avec bienveillance leurs demandes.
En France, par l’intermédiaire de La Fayette, ils convainquent du bien-fondé de leur cause le nouveau secrétaire d’État à la Marine, le marquis Charles de Castries, et le ministre des Affaires étrangères, le comte Charles de Vergennes. Louis XVI accepte en définitive de reconnaître leur indépendance et de signer avec eux une alliance en bonne et due forme.
En 1780, le roi envoie outre-Atlantique un corps expéditionnaire de 6.000 hommes sous le commandement du lieutenant général comte Jean-Baptiste de Rochambeau (65 ans).
Dans le même temps, le comte Charles d’Estaing, qui s’est montré défaillant à la tête de la flotte des Antilles, est remplacé par le comte François de Grasse (58 ans).
Le corps expéditionnaire débarque à Newport et fait sa jonction sur l’Hudson avec les 6.000 soldats américains de George Washington et les volontaires européens de La Fayette.
Cette coalition va assiéger Yorktown où sont retranchés 8.000 Anglais commandés par lord Charles Cornwallis.
Pendant ce temps, non loin de là, dans la baie de Chesapeake, la flotte de l’amiral de Grasse (la Royale) débarque des armes et des renforts.
Victoire retentissante
Surprise par la Royal Navy, elle coupe les amarres et gagne le large pour l’affronter dans les règles le 5 septembre 1781.
L’amiral canonne les mâts des navires ennemis et les entraîne à sa suite jusqu’au milieu de l’Atlantique. Puis, tandis que les Anglais bifurquent vers New York, il revient vers Chesapeake pour prévenir le débarquement de troupes anglaises.
Privée de secours, la garnison de Yorktown n’a bientôt plus d’autre recours que de se rendre. Le général O’Hara, adjoint de Cornwallis, tend son épée au comte de Rochambeau. Mais celui-ci refuse et c’est à George Washington, le chef des rebelles américains, que le vaincu doit remettre son épée et se rendre.
L’Angleterre conserve de solides positions au nord du pays et au Canada. Mais à Londres, les partisans d’un traité de paix prennent désormais le pas sur les jusqu’auboutistes.
19 octobre 1935 : Fin de la Longue Marche
Le 19 octobre 1935 s’achève la Longue Marche des communistes chinois et de leur chef Mao Zedong.
Après une épopée de douze mille kilomètres à travers la Chine, les communistes se réfugient au Shaanxi. Dans cette province montagneuse isolée du nord-ouest, ils échappent aux attaques du parti rival du Guomindang et de son chef, Chiang Kaï-shek.
C’est au cours de la Longue Marche que Mao Zedong s’est imposé comme le leader des communistes chinois avant de les mener à la victoire finale.
De difficulté en difficulté
Fils d’un riche paysan, Mao est né le 28 décembre 1893 au Hounan, au coeur de la Chine. Il a participé au mouvement étudiant du 4 mai 1919 puis à la fondation du Parti communiste en 1921.
Au risque de mécontenter les alliés soviétiques, il cultive l’idée que les révolutionnaires chinois doivent s’appuyer en priorité sur la paysannerie des campagnes, si méprisée soit-elle, plutôt que sur la classe ouvrière des villes, qui est à l’époque quasiment inexistante. Cette idée est longtemps combattue par les autres leaders du Parti, notamment le très influent Zhou Enlai.
Mais les troupes du Guomindang, le grand parti républicain de Sun Yat-sen, désormais dirigé par Chiang Kaï-shek, lancent une offensive sur le bastion communiste. Voilà Mao et ses fidèles obligés de fuir vers le nord. Ils ne sont pas les seuls. Au total, 130 000 hommes répartis en trois colonnes armées tentent de fuir vers l’ouest ou le nord-ouest.
La principale colonne, le 1er front, auquel participent Mao et les principaux hiérarques du Parti communiste chinois, compte près de 90 000 hommes au départ du Jiangxi, en octobre 1934. S’étant dirigés vers l’ouest, ils arrivent à Zunyi Guizhou) le 15 janvier 1935.
Mais les chefs s’interrogent sur la marche à suivre. Fuir mais où et dans quel but ? Mao Zedong témoigne alors d’une clarté de vue qui lui vaut le ralliement de l’influent Zhou Enlai, l’un des chefs de l’insurrection ouvrière de Shanghai de 1927. Au terme de rudes débats, il impose l’idée de se diriger vers le nord et, pourquoi pas ? d’en profiter pour combattre les Japonais et rallier les patriotes chinois à leur cause.
La colonne poursuit donc sa route, toujours traquée par les troupes nationalistes et parfois mitraillés par leur aviation. La marche elle-même est épuisante, par les déserts et les montagnes enneigées. Les hommes doivent marcher environ quarante kilomètres par jour, avec une vingtaine de kilos sur le dos, ravitaillement et fusil compris. Autant dire que les effectifs fondent très vite, du fait des batailles, de la faim, des maladies… et plus que tout des désertions.
Après Zunyi, le 1er front tourne un moment en rond car Mao, qui voit son autorité s’affermir sur le groupe, ne veut pas rejoindre trop tôt l’autre colonne qui vient à leur rencontre, celle du général Zhang Guotao.
En février 1935, avec l’appui de Zhou Enlai, Mao se fait enfin élire président du Comité central du PCC (Parti communiste chinois). Quand les deux colonnes se rejoignent enfin, leurs chefs ne tardent pas à diverger sur la stratégie.
Zhang Guotao entraîne ses hommes vers le plein Ouest avec l’espoir de rejoindre la république bolchévique du Sinkiang.
Presque tous ses hommes se feront massacrer avant le but, par les cavaliers Hui, des musulmans ralliés aux nationalistes. Lui-même finira par rejoindre le Guomindang !
Désormais chef incontesté de son groupe, Mao, quant à lui, est plus que jamais décidé à aller vers le nord. Incidemment, dans un village, il découvre en effet sur une coupure de presse qu’un soviet communiste s’est constitué au Shaanxi, une province misérable d’environ 200 000 km2 et 25 millions d’habitants.
Il y arrive le 19 octobre 1935, après un parcours de douze mille kilomètres en 368 jours, dont seulement cent jours de repos. Il n’est plus accompagné que de vingt à trente mille hommes, un cinquième des effectifs initiaux.
Aujourd’hui encore, la Longue Marche fait l’admiration de la plupart des Chinois. Elle est vue non sans raison comme un spectaculaire exploit collectif, une anabase des temps modernes. Entre autres moments épiques, le franchissement sous la mitraille du célèbre pont suspendu de Luding s’inscrit dans le roman national !
Les guerres civiles
De la fondation de la République en 1911 à la proclamation de la République populaire en 1949, la Chine connaît des décennies parmi les plus dramatiques de son Histoire : guerres civiles entre chefs républicains et impériaux, guerre civile entre communistes et nationalistes du Guomindang, invasion japonaise…
C’est sa fête : René
René Goupil, chirurgien et Jésuite, est parti au Québec afin d’évangéliser les Hurons. Le missionnaire a été torturé et décapité en 1642, sous les yeux de son compagnon d’infortune, Isaac Jogues. Canonisé en 1930, René Goupil est devenu le saint patron du Canada.
Naissance
François Choderlos de Laclos
19 octobre 1741 à Amiens – 5 septembre 1803 à Tarente (Italie)
François Choderlos de Laclos fut un remarquable officier de cavalerie et un acteur important de la Révolution française.
Pourtant, c’est un roman épistolaire (sous forme de lettres) écrit pour tuer l’ennui dans les villes de garnison qui a fait sa gloire : Les liaisons dangereuses, paru le 23 mars 1782…
Décès
Jean sans Terre
24 décembre 1167 à Oxford (Angleterre) – 19 octobre 1216 à Newark (Nottinghamshire) (Angleterre)
Enfant tardif d’Aliénor d’Aquitaine (45 ans à sa naissance) et Henri II Plantagenêt, Jean sans Terre (en anglais John Lackland) doit son surnom à ce qu’il n’a pas reçu de terres en apanage à sa naissance, à la différence de ses frères. Il n’en est pas moins le fils préféré de son père, ce qui ne l’empêchera pas de se montrer ingrat…
Jonathan Swift
30 novembre 1667 à Dublin (Irlande) – 19 octobre 1745 à Dublin (Irlande)
L’auteur célébrissime des Voyages de Gulliver (1720) est né à Dublin, en Irlande, dans une famille anglicane d’origine anglaise. Il entre au service d’un diplomate prestigieux, Sir William Temple, avant d’être nommé pasteur d’une paroisse proche de Belfast.
Il met son talent de satiriste au service de ses opinions politiques libérales. En 1704, Le conte du tonneau a l’heur de déplaire à la reine Anne et son auteur doit dès lors se cantonner en Irlande.
Là, il ne tarde pas à souffrir des discriminations qui frappent les habitants de l’île, tant catholiques qu’anglicans.
Il est l’un des premiers Irlandais à se révolter contre cet état de fait. C’est ainsi qu’il publie en 1720 un Appel pour la consommation exclusive de produits irlandais d’où est tiré l’ironique formule : « Brûlez tout ce qui vient d’Angleterre, hors le charbon ».
En 1729, trois ans après la publication de son chef d’oeuvre, Les voyages de Gulliver (à la fois conte d’enfant et satire de la société moderne), il récidive avec une Modeste proposition pour empêcher les enfants des pauvres d’être à la charge de leurs parents ou de leur pays et pour les rendre utiles au public.
Dans ce pamphlet inspiré par la profonde misère qui sévit en Irlande, il propose rien moins que de rôtir et manger les enfants en surnombre : « Quand à notre ville de Dublin, on pourrait y aménager des abattoirs, dans les quartiers les plus appropriés, et qu’on en soit assuré, les bouchers ne manqueront pas, bien que je recommande d’acheter plutôt les nourrissons vivants et de les préparer « au sang » comme les cochons à rôtir »…